Ma revue personnelle des
bourses:
Ma passion m’a
amené au fil des ans (déjà plus de 20 ans dans le « circuit » !)
a me déplacer de façon régulière en Europe dans l’objectif de trouver de
nouvelles pièces pour ma collection et nouer de nouveaux contacts. Cet article
a pour but de guider les collectionneurs qui seraient tentés par l’expérience
mais ne savent pas par quelle bourse aux armes ou par quel pays commencer. Il
est toujours intéressant d’allier l’utile à l’agréable, et donc de faire en
sorte de planifier ses vacances (par exemple en Italie !) en fonction du
calendrier des bourses. Ceci n’est pas toujours facile en été, saison assez
« maigre » en ce qui concerne l’organisation de tels évènements.
Je vais commencer
ma revue des bourses par celle de Milan (Novegro), en Italie. La célèbre bourse
aux armes « Militalia » est devenue le rendez-vous incontournable des
collectionneurs européens, et ceci deux fois par an, une fois au printemps et
une fois à l’automne. La grande bourse de Turin, pourtant de qualité supérieure,
n’a pas tenu le choc des titans avec sa grande rivale du nord de l’Italie.
Comme toutes les
manifestations, celle-ci a des avantages et des inconvénients. Parmi les
avantages : Facilité d’accès par la route, les transports publics et
l’avion (3 aéroports à proximité dont au moins un low cost). Cette bourse est
de taille très importante, il faut bien prévoir un jour entier pour avoir
l’occasion de bien tout visionner. Le prix de l’entrée n’est pas excessif (10
€) et globalement vaut le coup, puisque chaque édition est dotée d’une belle
exposition à thématique à chaque fois différente (il y en a vraiment pour tous
les goûts). Cette bourse est très fréquentée et beaucoup d’exposants étrangers
y sont présents (allemands, autrichiens, tchèques, slovènes etc.).
Malheureusement,
tout n’est pas rose non plus. Les prix pratiqués, comme sur la plupart de
telles manifestations à grande échelle, me paraissent excessifs. Souvent à la
tête du client, ils peuvent facilement atteindre des proportions ridicules
(+40% plus cher voir plus que la côte du même objet sur internet). La raison
est simple : le prix du mètre de table y est très cher, les vendeurs
doivent donc rentrer dans leurs frais. Je vous laisse donc méditer sur la
sempiternelle question : vaut-il alors le coup d’y aller ? Ma réponse
sera sans ambiguité : Oui si vous êtes prêt à dépenser sans compter, que
vous y serez dès l’ouverture des portes et que vous ferez les allées au pas de
course pour dénicher les pièces rares avant « la concurrence ».
Sinon, si vous êtes plus modérés, comme je le suis moi-même, je vous conseille
de prendre votre temps, repérer les pièces qui vous intéressent mais qui ne
vous sont pas vitales, et tenter votre chance en fin de bourse, un peu comme au
marché aux fruits et légumes ! Vous verrez qu’alors les prix exhorbitants
que certains espéraient atteindre en début de bourse s’évanouissent… Place au
bon sens et l’humilité. Si certains commerçants n’ont pas obtenu le chiffre d’affaire
qu’ils espéraient, alors peut-être seront-ils tentés par la négociation… Cela
vaut le coup d’essayer. Sinon en régle générale l’atmosphère peut paraître
tendue sur certains stands, surtout ceux avec du matériel rare ou onéreux. La
bourse de Milan a malheureusement fait l’objet à plusieurs reprises de vols de
grande envergure, et de ce fait beaucoup de matériel se trouve derrière des
vitrines. Les vendeurs sont aux aguets, et rechignent parfois à montrer l’objet
en mains propres. La tendance ces dernières années est malheureusement une part
de plus en plus importante pour le Soft Air et les maquettistes, et de moins de
moins de militaria pré-1945.
Je continue ma
virée européenne par la grande bourse de Ciney, en Belgique. Tout comme Milan,
elle est facile d’accès (aéroport low cost, accès routier), et selon les
organisateurs la plus grande d’Europe (12000 visiteurs et 550 exposants venus
de toute l’Europe). Comme Milan encore, le prix d’entrée est modique pour la
taille de l’évèvement (10 €), et je pense qu’une seule journée est trop court
pour tout voir. Globalement Ciney est une belle bourse, l’ingrédient principal
pour une bourse réussie est d’avoir un bon rapport entre le nombre de vendeurs
privés et celui des vendeurs professionnels, ce qui semble être le cas ici. Les
prix pratiqués par les commerçants professionnels sont évidemment asez hauts,
et les copies sont nombreuses. Un seul hic en ce qui me concerne est la part
énorme consacrée au matériel US et post 1945. Si comme moi vous êtes
collectionneur de militaria allemand de 39-45, Ciney n’est peut-être pas votre
rendez-vous de prédilection.
Les appels
incessants des organisateurs, à faire attention aux pickpockets n’est pourtant
guère rassurant. Attention aussi aux descentes des douanes si vous vous
intéressaient aux armes et munitions. Trouver une place de parking peut
également se révéler difficile si vous arrivez trop tard.
Ma tournée des
bourses me porte encore plus au nord, cette fois-ci en Allemagne pour la bourse
de Kassel dans le nord de la Hesse. Cette manifestation est devenue
incontournable en Europe mais aussi en Allemagne, du fait de l’annulation d’une
grande partie des autres bourses nationales pour des raisons plus ou moins
obscures. Ebernahn en Allemagne semble se hisser lentement en concurrent
potentiel de Kassel, une initiative à soutenir pour les raions que je vais
citer ci dessous.
La bourse de
Kassel (WBK) est comme Milan un rendez-vous bi-annuel, mais les deux éditions
sont très inégales. Celle du printemps n’est en aucun point comparable à celle
d’automne. L’accès routier est relativement bon, mais du fait de sa position
centrale en Allemagne assez éloigné de toute autre frontière. L’aéroport de Francfort
sur le Main n’est pas tout proche non plus, mieux vaut peut-être privilégier
Dortmund, Düsseldorf ou Cologne. J’y assiste depuis son tout début et
malheureusement je note une très grande baisse de qualité (à mes yeux) depuis
10 ans. C’était au début une superbe bourse et sans doute l’une des meilleures
en Europe. Puis de nombreux facteurs sont venus tâcher ce tableau. Commençons
donc par le prix d’entrée salé, 15 € ce qui représente sans doute un triste
record en Europe. Vous l’aurez peut-être sans doute déjà ressenti, je ne suis
pas un grand adepte de la bourse aux armes de Kassel. Les prix pratiqués par
les vendeurs sont exhorbitants, pour différentes raisons : les vendeurs
privés ont été ejectés de cette bourse du fait du prix du mètre de table, trop
élevé pour la plupart d’entre eux. Il ne reste donc que des commerçants, un peu
comme à Milan, qui veulent rentrer dans leurs frais. Beaucoup d’anglais, français,
italiens et de nombreuses maisons de ventes aux enchères. La WBK est aussi
devenu un rendez-vous incontournable aux Etats-Unis, nombreux sont les
collectionneurs américains qui viennent faire une tournée européenne à
l’occasion de la bourse de Kassel. Ceci, évidemment, a tendance à faire monter
les prix… Je finirai ma critique par une observation personnelle, une critique
que je peux étendre à presque l’ensemble des bourses aux armes allemandes, qui
est une sélection « par le haut », une forme d’élitisme en quelque
sorte. La bourse de Kassel commence le mercredi pour les exposants, et jeudi
pour le grand public. Autant dire que si vous attendez le weekend pour vous
rendre à la bourse, toutes les pièces intéressantes auront déjà été vendues ou
auront changé de main chez un autre commerçant. Vous serez donc obligé de
prendre un voire deux jours de congé pour assister à la bourse. Pas vraiment
démocratique comme modèle…
Je m’y suis rendu
pour la dernière fois en automne 2012, malheureusement vu que tous les
exposants sont des professionnels, je connaissais déjà toutes les pièces
proposées à la vente. Et oui, je peux les acheter tranquillement sur leur site
internet, sans bousculade, sans frais de transport, ticket d’entrée, etc.
Dommage pour une bourse de cette envergure.
Changement de
décor pour ma prochaine bourse. Cette fois-ci direction l’Angleterre ! La
bourse aux armes de Birmingham est un rendez-vous classique dans le panorama
des bourses d’outre-Manche. C’est une bourse à laquelle j’ai assisté plusieurs
fois. Elle est de taille modeste, soit, mais a le mérite de regrouper pas mal
d’exposants privés et professionnels. L’aéroport international et l’autoroute
sont à portée de main, la bourse elle-même est située dans le musée de la moto
(qu’il convient de visiter par la même occasion). Le prix d’entrée est correct,
un supplément (soit 10 € au total) permet d’entrer une heure plus tôt que le
reste du public, ce qui peut s’avérer intéressant vue la largeur des
allées ! Les prix pratiqués en Angleterre ont toujours été plus élevés que
sur le continent pour le matériel ordinaire, mais comme partout, nous nous
trouvons en période de crise, et rares sont les commerçants qui refuseront de
négocier avec vous. Les organisateurs indiquent le nombre d’environ 250 exposants,
mais je doute fortement que cela soit le cas.
Les bourses
anglaises sont assez classiques, elles sont de taille similaire et l’offre y
est également quasi identique. L’atmosphère y est très British, soit très
relaxée et votre âge ou classe sociale ne jouent ici guère de rôle.
Je n’ai encore
jamais eu l’occasion d’assister au War and Peace Show dans le Kent, même si
celui-ci est tenu à la fin du mois de juillet, il faut aimer l’été anglais et
être prêt à faire la bourse sous la pluie et dans la boue ! Ceci est
d’autant plus ennuyeux pour la manifestation de véhicules d’époque qui se tient
à cette occasion.
En résumé, vous
l’aurez compris, je ne suis pas forcément un féru des
« méga-bourses », je préfère la taille humaine et la qualité des
petites bourses régionales mais bien organisées, telles que Piacenza en Italie,
Arlon en Belgique, Leeds en Angleterre, Ebernhahn en Allemagne pour n’en citer
que certaines, et bien entendu la myriade de bourses que nous avons encore la
chance d’avoir en France.
J’ai bien entendu
fréquenté bien de nombreuses autres bourses aux armes en 20 ans, de Chalampé à
Cavalaire, n’hésitez donc pas à me contacter si je peux vous être utile pour
des informations ou conseils concernant une bourse en particulier. Je serai
moi-même présent à certaines d’entre-elles, soit en tant que visiteur, soit en
tant qu’exposant.